Le bloc Diamant

Le vendredi 24 mai

Vers 2 heures du matin,les allemands commencent à franchir l'Escaut entre Condé et Thiers.
De plus, MEMOR (Mémoire de l'Occupation et de la Résistance en zone interdite) indique que dans le secteur du 1er bataillon du 43 RI (donc à Odomez), l'ennemi qui a franchi l'Escaut à l'écluse d'Hergnies (en fait celle d'Odomez) s'empare du bloc Diamant, du point d'appui de la soierie d'Odomez, s'infiltre dans les bosquets au nord ouest de la ferme BAR et attaque le point d'appui du bataillon. 
En matinée, le point d'appui de la soierie tenu par une section du 1er RI est submergé. 
A l'intérieur de la soierie, le long du mur de clôture côté est , 3 hommes sont tués:

  • Vandeneckhoutte Prudent, sergent chef de Billy Montigny 62
  • Ghys Lucien de Douai 59
  • Riff Bernard, caporal de Solre sur Sambre 59.

Les allemands place un canon antichar à l'angle de la rue Pierre Delcourt et du Marais, ils tirent à bout portant sur le bloc Diamant. Attaqué à revers, il ne peut riposter, il tend un linge blanc et se rend.
Le soldat Vanmervelle Georges de Raismes du 54ème RIF, mortellement blessé est évacué vers un hôpital à Bonsecours. Ses dernières paroles sont " chef, ma femme, mes enfants ". Un certain nombre de soldats français blessés ou moribonds furent amenés chez les frères Maristes à Peruwelz. Les bâtiments ayant étés transformés en hôpital militaire allemand. Certains d'entre eux y moururent les 27 et 28 mai 1940. Le soldat Vanmervelle ne figure pas sur la liste de Peruwelz à notre connaissance et n'a pas été inhumé au cimetière provisoire d'Odomez?
Un civil belge de Mons Trigalet  Victor est tué en face de la ferme Daubenfeld.

Le bloc de la ferme Bar

Le vendredi 24 mai

Le bloc Diamant neutralisé, les allemands abordent le bois nord est de la ferme Bar et débouchent sur le flanc droit du point d'appui central. Un combat acharné se déroule sous bois, allant jusqu'au corps à corps. Ils sont repoussés et se replient en direction de la voie ferrée. Les pertes sont sévères de part et d'autre.
LE 43ème RI perd 9 hommes au bosquet situé entre le chemin du gros caillou et la ferme bar 
   - Averland Louis, caporal, de Cambrai 59
   - Carin Jacques, caporal chef, recrutement de la Seine
   - Grard Noël
   - Guilbaut Gérard, recrutement de Béthune 62
   - Hétier Louis Joseph, de Coudekerque Branche 59
   - Lopez Francisco, caporal, de Bruay sur Escaut 59
   - Popeye Eugene Emile, sergent, de Haubourdin 59
   - Valentin Emile, 2°classe
   - Patyk Yvonnet dit Sigismond Ernest, de Avion 62
L'’après midi, les hommes du 43° sont sous les feux des mitrailleuses installées dans le fossé antichar sur leur droite et celles installées sur le toit des maisons situées à 300 mètres. Les munitions s'épuisent et des forces supérieures les encerclent, le sous lieutenant Martinie et 3 à 4 de ses hommes s'échappent en direction du bloc du Cimetière pour rendre compte de la situation au PC. Il informe vers18h30 le chef de bataillon Caillard de la situation. Le commandant décide de regrouper une quarantaine d'hommes sur la voie ferrée au sud de la gare .
A proximité de la ferme Bar, 2 téléphonistes 110ème RI trouvent la mort aprés avoir quitté le bosquet (dixit caporal chef Artiges):
   - Daussy René, de Marconnelle 32
   - Richard Adolphe, de Billy Montigny 62
A proximité du bosquet isolé à l'est du blockhaus, un soldat du 43ème  qui venait problablement de la rue des Bonnierss est abattu malgré les appels de ses camarades à se mettre à couvert,
   - Ponchaut Edmond, 2° classe, de Lille 59.
A 19 heures, on entend une attaque en direction du 1er RI. Au soir du 24 la liaison avec le 1er est perdue

 

Le samedi 25 mai

MEMOR cite que sur le front du 110 iéme RI, l'ennemi s'empare du bloc de la ferme Bar.
Le sous lieutenant Callot Jean de Montagnac 34 du 2/110ème RI est tué ainsi que plusieurs de ses hommes:
   - Bourdin Marcel, 2° classe, recrutement de Saint Omer 62
   - Bay Nestor Jules Joseph, 2° classe, de Surques 62
   - Delbecq Maximilien André Joseph, 2° classe, de Lillers 62
   - Joos Clovis, de Pont à Vendin 62
Mais, sur l'une des 4 tombes provisoires françaises figurait la date du decés le 25 05 1940. Cette indication était écrite en allemand. Cette date parait plausible pour définir le jour de la prise de ce bloc.

Le dimanche 26 mai

L'attaque est générale. Des combats fragmentaires, mais durs se poursuivent au sud du village et dans les boqueteaux autour de la ferme Bar.

Le bloc d'Odomez Est

Le mercredi 22 mai

Le bloc porte le numéro 419 et son histoire est peu connue. Il est situé à l'orée de la foret prés de la maison dite "Pécou" à l'interception de la rue du Baron Pycke et du chemin Pécou. Pourtant, c'est dans cette zone que les combats furent les plus violents.
MEMOR (Mémoire de l'Occupation et de la Résistance en zone interdite) note que les combats sonr extrémement violents, les bloc B422- Coron Rougette et Odomez Est sont pris. le bloc B421 Tour carrée est pris et repris

 

Le samedi 25 mai

MEMOR cite que sur le front du 110 iéme RI, l'enemi s'empare du bloc de la ferme Bar. Plus à l'est, la 5 iéme compagnie du bataillon du 1er RI échoue en voulant réoccuper le bloc de Coron Rougette tandis que l'aspirant Soufflet Pierre, aspirant, né à Cambrai 59 est tué en menant une contre attaque contre le bloc d'Odomez Est. Le corps de cet officier de la 6 iéme compagnie se trouvait le long du fossé anti char, à proximité et à l'est du ruisseau de Long Héri, entre les 2 blocs.
Dans le secteur délimité par D 954, la rue Jacques Renard, la rue du Baron Pycke et du chemin Pécou, le 1er RI subit de trés lourdes pertes:

  • Bee Fernand, de Lumbres 62
  • Bécourt Victor, né à Paris 75
  • Fourrier Jules Camille Emile, 2° classe, né à Le Portel 62
  • Carlier Clément, né à Douai 59
  • Gilleman Georges Julien, de Dunkerque 59
  • Kordek Francois, 2° classe, de Waziers 59
  • Laderriére Edouard, recrutement d'Arras 62
  • Neirouriere Marcel, sergent chef, de Dullins 69
  • Boyaval André Eugene Francois, né à Licques 62
  • Lecomte Henri, né à Haspres 59
  • Rick Jules, de Lorquin 57
  • Amann Guillaume, 2° classe, recrurement de Metz

Dans le secteur de la ferme Huart et Voisin, le 54eme RIF subit aussi de lourdes pertes:

  • Boulant Léon, sergent chef, de Fouquiéres les Lens 62
  • Caudoux Joseph, de Saint Amand les Eaux 59 
  • Cools Fernand Gustave Emile, 2 ° classe, de Maubeuge 59
  • Dubar Alphée, de Saint Amand les Eaux 59
  • Giard Etienne, de Lille 59
  • Scheidweiler Arthur Nicolas, de Cocheren 57
  • Wagner Marcel, de Schoeneck 57

Dans le secteur de la maison Pécou et de la ferme Lechantre, 3 hommes du 110ème RI sont tués:

  • Boyaval Michel, Sergent chef, recrutement de Lille 59.
  • Venache Louis Joseph, 2° classe, de Bethune 62.
  • Evrard Ovide, de Calais 62.

Le brigadier Sarochus André de Petit Quevilly 76 du 6ème GRCA est tué au carrefour du "chêne à l'image"

Le bloc du Cimetière

Le dimanche 26 mai

Dés 5 heures commence un violent bombardement dirigé particulièrement sur le bloc du Cimetière de la Haute Ville. L'emploi d'obus fumigènes annonce une attaque pour faire tomber Notre Dame au Bois. Rapidement, la visibilité est réduite à quelques mètres. Tardant à se découvrir l'infanterie allemande ne profite plus de cette protection. Elle est prise à partie par les mitrailleuses du 43ème RI et du feu nourri du 110ème RI qui occupe le cimetière. La première vague subit de lourdes pertes, la seconde est repoussée.
À 10 h 30 un nouvel assaut est lancé. Les points d'appui arrivent à se maintenir au delà de la voie ferrée. Les allemands sont maîtres de la Haute Ville et n'ont plus qu'un mouvement de conversion à opérer pour prendre à revers  et cerner Notre Dame au Bois.
L'adjudant chef Niormain dU 43ème RI est mortellement blessé au blockhaus, il décédera quinze jour plus tard à l'hôpital militaire de Bruxelles. Les autres victimes du régiment sont :

  • Bossu Hector Charles, sergent, de Frelinghien 62.
  • Bouquet Maurice, de La Gorgue 62.
  • Verstraete Jean, caporal chef.

A proximité du bosquet isolé à l'est du blockhaus, un soldat du 43ème laisse sa vie,

  • Ponchaut Edmond, 2° classe, de Lille 59

A proximité du bloc 

  • Lebas Georges, de Servins 62, du 110ème RI est tué.

A l'arriére le long du fossé à l'ouest de la sablière de la Haute Ville, 2 hommes du 110ème RI sont tués:

  • Caffiaux Alfred Jean, caporal.
  • Deldicque Etienne Maurice Joseph, de Houpelines 62.

Le soldat Devin Eugène, recrutement de Saint Omer du 1er RI est retrouvé mort à la dréve de Fresnes.

Le bloc Granit

Le mercredi 22 mai

Les allemands construisent une passerelle à l'est du pont détruit de Hergnies.
Les bombardements terrestres et aériens sont concentrés sur le carrefour de la cote 18

Le vendredi 24 mai

Pendant la nuit l'infanterie ennemie s'est fortement renforcée au carrefour de la cote 18 à Hergnies.
Les tirs nourris du bloc et de ses troupes d'intervalles maintiennent les allemands malgré des bombardements d'une extrême violence.
Complètement découvert par la chute du bloc Diamant, il subit des tirs provenant de ce bloc et des maisons d'Odomez. Le sergent Dubrulle en poste vers la maison de l'écluse sur l'Escaut est contraint de se replier.

"Cepandant quand, en fin d'aprés midi du 25, nous avons vu apparaître aux pieds des arbres et se précipiter vers nous quelques soldats et pu échanger quelques mots avec le sergent Dubrulle de la 3éme compagnie, nous avons compris que l'heure de l'attaque allait bientôt sonner et qu'il fallait redoubler de vigilance"

Témoignage du caporal Clovis Boufflers affecté au bloc

Vers 15 heures la section d'intervalles du lieutenant Dufour à l'est du bloc granit est attaquée, elle se replie en luttant pied à pied vers le bloc. Le lieutenant réussit à regrouper une dizaine d'hommes et s'accroche à un élément de tranchée à droite du bloc. Les allemands apparaissent à hauteur de la maison du barrage et des maisons voisines et se replient vers le mur du château.
A 20 heures, l'ennemi lance une attaque contre l'îlot de résistance du lieutenant. Il ouvre le feu à courte distance avec ses 2 fusils mitrailleurs soutenus par les 3 du bloc. L’assaut est stoppé net et les allemands se replient.

Le samedi 25 mai

Le bloc est isolé et laissé à ses propres ressources depuis plus de 48 heures. Il a tenu tout le jour aux feux qu’il recevait partant en arc de cercle à moins de 200 mètres. Pendant la nuit une corvée avec un élément de protection a permis une liaison sans être repéré.

Le dimanche 26 mai

Le bloc tient toujours. Depuis 4 heures du matin, il est soumis aux tirs répétés de canons de petits calibres.
Le lieutenant Joly décide de conserver prés de lui que les seuls servants strictement indispensables au service des pièces (1 canon de 25mm, 2 mitrailleuses, 2 FM) soit 1 officier et 7 hommes. Le reste du personnel regagne l’arrière. Peu nombreux ceux qui pourront y parvenir.
Vers 10 heures, l’étau se resserre, l’embrasure au nord reste la seule utilisable en fin de matinée. Le lieutenant Joly et Dufour qui a combattu à l’extérieur soutiennent toujours le siège du bloc mais ne peuvent plus répondre aux coups.
En début d’après midi voulant échapper à la capture, les 2 lieutenants et 1 homme s’élance vers l’issue est du bloc mais se trouvent face à face avec les allemands armes braquées en interdisant la sortie.
Le soldat Alban Lampstaes de Esperleques 62 du 43RI est tué lors de la rédition ayant sorti le premier. A sa suite un autre soldat nommé Noel a été blessé. Le soldat allemand Karl Poosel né le 15/07/1910 a été tué et inhumé provisoirement (comme Alban) le 26/05/1940 au bloc Granit